Magazine Yvette : ceux qui vivent en coloc’
- Le Club des Six dans la presse
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Article paru dans le Magazine Yvette « Cet endroit est exemplaire, situé en cœur de ville. Cela transforme la vie des gens […]. C’est un vrai choix de vie pour des personnes qui, trop longtemps, ne l’ont pas eu. Cela permet de recréer le vivre-ensemble, ils sont pleinement citoyens de leur ville, ils vivent au milieu des autres et c’est nécessaire pour la reprise des interactions sociales. »
[Article paru dans le n°38 du Magazine Yvette] La Villa Amély, en plein centre de Lourdes, est un beau bâtiment ancien qui a été entièrement rénové pour en faire un modèle d’inclusion sociale. Au 2e étage, la colocation de personnes âgées, au 1er celle des personnes handicapées et au rez-de-chaussée, le tiers-lieu « Amassa » (« Ensemble » en occitan). Au 1er, Le Club des 6 est donc une colocation, ce qui signifie que « les colocataires choisissent de venir y vivre et chacun aménage sa chambre comme il le souhaite ».
Tout l’habitat est adapté à la circulation dite PMR (personne à mobilité réduite) : ascenseurs, paliers, couloirs, salles de douche, terrasse. Dans la loi, aujourd’hui 30 % des appartements construits doivent être accessibles PMR, contre 100 % avant. Le Département n’a certainement rien le droit de dire sur la loi, mais Yvette n’en pense pas moins. « Chacun peut participer aux activités de la vie quotidienne : la cuisine, la vaisselle. Les colocataires décident de leurs sorties, ensemble ou chacun de son côté. La mutualisation de la “prestation compensatoire au handicap” à laquelle ils ont droit permet d’avoir une équipe salariée qui se relaie H24. »
Car l’habitat inclusif, ce n’est justement pas seulement l’accessibilité : « C’est un projet de vie partagée », explique Frédéric Bousquet, directeur de l’Autonomie au Département. […]
Revenons-en à notre coloc de Lourdes avec Jean-Marc et Maurine. L’équipe encourage les échanges entre colocataires. « La mixité des niveaux d’autonomie et la nature de leurs handicaps permet de l’entraide et de la solidarité. Une personne autiste peut aider une personne en fauteuil dans certaines actions et inversement. » C’est sans doute pour ça que depuis deux ans, les colocataires sont exactement les mêmes. […]
Les voilà qui reviennent d’une sortie à Payolle. Nicolas, Philippe, Cécile, Gabi, Marie, Christelle et Christophe, tout le monde est là. Il y a aussi Florian qui fait un essai d’une
semaine dans la chambre d’ami, disponible quand il n’y a ni amis ni famille en visite. Christelle et Philippe travaillent une demi-journée par semaine au tiers-lieu. Tu connais le concept… espaces de co-working, location de salles, café, lieu d’exposition et ici il y a une épicerie, Day by Day, qui vend des produits locaux et solidaires et emploie aussi des personnes en situation de handicap, de la coloc ou non. « L’ADN d’Amassa, c’est l’inclusion, la solidarité et la transition écologique », explique Marie-Noëlle Laurioux, la responsable. Laissons-la vite, il y a 36 ateliers à préparer avec des bénévoles. Ça fourmille d’idées.
« Cet endroit est exemplaire, situé en cœur de ville. Cela transforme la vie des gens […]. C’est un vrai choix de vie pour des personnes qui, trop longtemps, ne l’ont pas eu. Cela permet de recréer le vivre-ensemble, ils sont pleinement citoyens de leur ville, ils vivent au milieu des autres et c’est nécessaire pour la reprise des interactions sociales. » Une fois n’est pas coutume, Yvette n’aurait pas dit mieux que la Secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel qui a visité la Villa Amély début février (propos recueilis par La Dépêche du Midi, 13/02/22).
Aujourd’hui, on parle d’inclusion, d’autonomie et non de dépendance, de niveau de robustesse et non de faiblesse, un changement de langage sur lequel on a interpellé Frédéric Bousquet : « Il faudrait toujours parler des personnes comme ça, vous ne trouvez pas ? »